Lettres à Lupin Cenere restant inlivrées

~ A Monsieur Lupin Cenere ~

Bonjour, Maître!

Ca fait quelques jours que je parcours les plaines de Kalei, mais je n’arrive pas à trouver l’Académie des Technologies Magiques que vous m‘avez conseillé… La route est très longue quand vous n’êtes pas là, je m’ennuie à mourir, et j’ai l’impression que mon cerveau part en lambeaux, que j’ai perdu tout sens d’orientation…
Ca me déstabilise totalement quand vous n’êtes pas là, mais si votre ordre est que je m’instruise de moi-même, je vous promets de revenir comme la meilleure invocatrice que la pierre n’ait jamais eu. J’ai eu l’idée d’accomplir quelques missions pour m’entraîner et vous ramener de l’argent, est-ce que cela vous convient?

J’espère que votre entreprise fonctionne bien, et sinon, je reviendrai mettre un coup de pied dans les fesses de ceux qui vous gênent! Je suis de tout cœur avec vous maître, surtout, prenez bien soin de vous!

Votre élève dévouée et aimée,

Loba Cenere

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« Voilà, votre lettre est écrite Mademoiselle. Ca fera… »

« Quoi, il faut que je paie? Mais j’t’ai d’mandé un service! Faut payer pour tracer trois minables traits sur un bout de papier?! »

Albert, le bon vieux scribe dans ses heures perdues, et porteur de messages de son occupation normale, leva la tête en direction de la femme sauvage qui l’avait abordé quelques minutes plus tôt en lui demandant d’écrire pour elle un message pour quelqu’un de très cher à son cœur, ce qu’il avait accepté. En général, les analphabètes, c’était facile à duper… Sauf qu’elle avait paru lire très facilement ce qu’il écrivait, puisqu’elle l’avait repris sur le nombre de salutations. Pourquoi est-ce que cette fille avait la flemme d’écrire, voilà un mystère…
Vu son étrangeté, il déduit aussi qu’elle n’avait pas d’argent et était particulièrement naïve, aussi décida-t-il de faire un geste commercial.

« Bah, c’est la vie… Remarquez, si vous voulez, j’peux apporter la missive à votre maître, lui il pourra payer, hein! Ca vous v- »

Plein de gouttelettes de sang tombèrent sur le papier, le pauvre scribe venant de se manger un coup de griffe - oui, une claque avec des ongles dans cet état, ça se traduit en un coup de griffe. Il fit alors face à une louve humaine en furie, grondant les babines retroussées et le regard fixe, tendue dans une attitude de prête à bondir et le frapper à mains nues.
En soi, elle n’était pas franchement menaçante, juste impressionnante, mais elle n’était qu’une biolide, difficile à penser qu’elle l’aurait attaqué nettement. Par contre une invocatrice, allez savoir ce qu’elle peut appeler comme bestiole…

« Ok, ok, ça va, je vous le fais gratuit… Mais bon, les frais de transports ça revient cher vous savez? »

« J’vous ai pas d’mandé d’apporter ça… M’ci pour la lettre. »

… D’accord. Donc elle lui avait fait écrire une lettre pour… pouvoir la conserver avec elle? Donc, elle était ou très radine, ou très bête.
Glissant le papier dans son vêtement, elle ne se donna même pas la peine de saluer avant de sauter et de dévaler à toute vitesse la grande pente qui menait à la petite taverne où elle s’était arrêtée, et revenir dans la plaine où elle courrait depuis ce matin. Et bien, une sauvageonne comme il avait pas souvent l’habitude d’en voir, du moins, pas dans cette espèce, et beaucoup moins gentille que le reste… Enfin. Albert recommanda une bière, et essuya son visage avec une serviette pleine de sa propre sueur, pour éponger un petit peu le sang.

Pendant ce temps... Une louve pestait qu'elle n'arrivait pas à trouver l'Académie. Faut le faire.